Le cliché ci-dessous est la photographie de la première statue du saint éponyme de notre commune:

Sant MOLV

Cette statue en terre a été réalisée par l'artiste professionnel Kael NASLAIN, membre de "Glad Senolf', sur mes indications.

J'ai émis l'hypothèse, dans mon livre "Des noms de lieux à l'histoire de Saint-Nolf'(Glad Senolf, 2003), que ce saint aurait vécu au Vle siècle dans le Sud-Ouest de la Bretagne.

Cette hypothèse s'appuie sur le fait que deux chapelles de la commune portent des noms de saints de cette époque: Sant Klomer (saint Colomban), grand évangélisateur de l'Europe et Sant Aman, évêque de Vannes.

Nous ne connaissons de SANT MOLV que son nom (et cette forme en est l'écriture correcte), ce qui est le cas de la plupart des saints populaires bretons anciens.

Son nom d'origine est MOLV, en effet bien qu'écrit Molf traditionnellement. En breton, les consonnes finales douces (-V, ici) sont durcies en finale absolue (V > F) ou lorsqu'elles ne sont pas suivies d'un mot commençant par une voyelle. Sant‑ Molv dérive, ainsi, en Sant-Molviz pour désigner les habitants de Sant-Molv ou, dans la forme actuelle, les Nolféens: ar Sant-Nolviz. Au singulier, ur Sant-Nolvad, un Nolféen. Ur Sant-Nolvadez, une Nolféenne ; ar Sant-Nolvadezed, les Nolféennes. Sant-Molv a évolué de sa forme primitive qui était Sent-Molv, en Sen-Molf, puis Sennolf et Senolf. Sant est la forme actuelle du mot "saint".

La représentation de SANT MOLV s' inscrit dans ce contexte du monachisme celtique, celle d'un moine ermite vivant dans notre région vannetaise. Elle s'inspire de statues de cette époque qu'on trouve en Irlande.

Le moine est doté d'une cloche et d'un bâton, insignes de la dignité abbatiale. Sa tonsure est particulière: elle se présente comme une couronne sur le front et les tempes, mais elle est tronquée au‑delà des oreilles, les cheveux restant longs sur la nuque. C'est ce qui fait l'originalité de cette statue dont on ne trouve pas d'équivalent en Bretagne.

Tugdual KALVEZ